Quand on parle gestion du temps et organisation, on parle aussi souvent de ce que l’on appelle les « Lois du Temps ». Ce sont un certain nombre de préceptes qui commanderaient l’efficacité professionnelle.
Dire que j’adhère à toutes ces lois serait exagéré, mais, parmi celles que je trouve pertinentes il y a la Loi d’Illich que l’on peut aussi appeler la loi des rendements décroissants. Cette loi postule que, à partir d’une certaine durée, notre productivité au travail baisse et que faire des pauses est utile.
C’est une idée que l’on retrouve lorsque l’on applique la méthode « Pomodoro » comme je le fais au moment où je rédige ces lignes. Toutes les 25 minutes de travail bien concentré, cette méthode nous incite à une pause (les trois premières sont de 5 minutes, la quatrième de 15 minutes et l’on recommence un cycle). Pour appliquer cette méthode très régulièrement, je ne peux que constater son efficacité. Elle permet, sur des tâches pour lesquelles j’ai besoin d’une grande concentration, d’entretenir, de « re-vivifier », de « recharger » ma capacité à donner toute mon attention à une action.
Mais ce que nous dit Illich c’est aussi que, comme notre rendement décroît à partir d’un certain moment, il est important de s’arrêter régulièrement, de faire des pauses.
Les fumeurs l’ont bien compris puisqu’à intervalles réguliers je les vois se regrouper, quelles que soient les conditions météo, dans les espèces d’abribus qui ont été mis à leur disposition pour qu’ils puissent fumer sans intoxiquer leurs collègues. Curieusement, ces collègues, eux prennent beaucoup moins de pauses. Alors que cela leur serait à coup sûr bénéfiques, ils restent sagement accrochés à leurs postes de travail, luttant de plus en plus fort, contre leur baisse de productivité.
Evidemment, il ne s’agit pas de les inciter à se (re)mettre à fumer. Mais, peut-être pourrions-nous changer de regard sur les pauses et cesser de culpabiliser lorsque nous en prenons une.