Nous sommes soumis à des flux d’informations énormes. J’ai déjà abordé maintes fois cette thématique. Mais, au problème que pose ces très importants flux d’informations, nous en ajoutons un autre : nous en conservons un part très importante. Non seulement nous recevons quotidiennement des tombereaux ininterrompus d’informations, mais nous choisissons d’en garder un nombre lui aussi très important. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait exact : pour certains d’entre nous il ne s’agit pas à proprement parler d’un choix, mais plutôt d’une abstention à choisir de supprimer des informations.
Pourtant, il est une catégorie d’informations dont nous pouvons nous débarrasser aisément, sans avoir à craindre qu’elles nous manquent : ce sont les informations « kazous ». Ces informations que nous avons la tentation de conserver ou plutôt que nous n’osons pas jeter au « cas où » elles pourraient nous être utiles un jour.
De fait, la probabilité que ces informations puissent avoir un intérêt un jour est ridiculement faible. Vous le savez si vous prenez le temps de lire les réflexions quinzomadaires que je partage avec vous, je supprime un très grand nombre d’informations. Et, s’il m’arrive, de loin en loin, de regretter de n’avoir pas conservé un mail ou un document, ce regret fugace est vite effacé par trois convictions.
On peut facilement retrouver
La première est, qu’en cas de besoin, il est toujours possible de retrouver une information. L’auteur d’un courriel l’a généralement conservé, les serveurs de nos réseaux informatiques sont pleins d’informations kazous parmi lesquelles se trouve sans doute celles que vous cherchez, internet, les intranet regorgent de ces documents.
Recherches ralenties
Ma deuxième conviction est que, si je conservais toutes les informations kazous qui me sont envoyées, celles-ci représenteraient une telle quantité qu’il me faudrait sans doute autant de temps pour rechercher parmi celles que j’ai conservées qu’il ne m’en faudrait pour récupérer une information redevenue « utile » par ailleurs. Je sais bien que les nouveaux moteurs de recherche sont très performants, mais plus l’on conserve de données, plus il faudra passer de temps à fouiller parmi les résultats de plus en plus nombreux d’une recherche.
Des informations périmées
Enfin, ma troisième conviction est que, dans bien des cas, conserver une information kazou c’est prendre le risque d’utiliser, à terme, une information périmée. De nos jours, les informations ont une durée de vie toujours plus courte. Les conserver c’est prendre le risque de passer à côté de la dernière version et donc de faire une erreur pourtant facile à éviter.
Alors, si vous hésitez à un supprimer une information, dîtes vous bien qu’il sera très certainement très facile de la retrouver, à jour, quand vous en aurez besoin et supprimez-là. Vous devez déjà garder une telle quantité d’informations utiles.