Lors des accompagnements individuels que mes formations m’amènent à pratiquer, j’ai, depuis, quatre cinq ans, commencé à établir un palmarès très particulier : celui de la boîte de réception la plus chargée, celle qui compte le plus de mails. Depuis que je tiens ce palmarès, force est de constater que le record est battu régulièrement. Il y a trois ans il était de 37.000. Un an plus tard il était passés à 68.000 pour atteindre l’année passée le chiffre de 128.000 ! Je ne sais pas encore quand 2020 verra ce record battu mais je suis confiant : cela arrivera. Les évolutions récentes m’en donnent la quasi-certitude.
L’explication de cette révolution est très vraisemblablement à chercher dans le fait que les comptes de messageries se voient allouer une capacité de stockage de plus en plus importante. Ainsi, un compte de « base » chez Microsoft comme celui dont je dispose permet de stocker jusqu’à 50 giga-octets de mails. Du coup, pour faire face au flux continu de courriels, de plus en plus d’utilisateurs font le choix de ne plus classer leurs mails. Ils restent en masse dans la boîte de réception et leur nombre de messages qui y sont stockés croit régulièrement, inexorablement. Hormis le problème écologique important et le ralentissement possible de l’ordinateur, une difficulté nouvelle, difficile à surmonter apparaît.
Une limite nouvelle : le cerveau humain
Cette difficulté est découverte lors d’une recherche. En effet, une recherche sur un très grand nombre de mails a pour conséquence de générer un très grand nombre de résultats. Prenons un exemple et imaginons qu’une recherche lancée il y a 10 ans sur un compte de messagerie ayant une capacité de stockage de 100 méga-octets aie donné 10 résultats. Mécaniquement, la même recherche sur un compte disposant de 50 giga-octets devrait produire 5.000 résultats ! On le voit, la limite à laquelle un utilisateur se heurte n’est plus liée aux performances de l’ordinateur ou du réseau informatique. Non, la limite sera humaine et se trouvera dans la difficulté, voire l’impossibilité qu’un cerveau humain aura à explorer 5.000 résultats. Le temps qu’il devrait y consacrer sera tel qu’il y renoncera probablement dans le plupart des cas.