Urgent ! C’est urgent ! Combien de fois par jour ces mots sont-ils prononcés dans les entreprises ? Combien de fois la pression liée au mot « Urgent » est-elle transmise ? Pourtant quand tout est urgent plus rien est urgent !
Alors j’aimerais partager avec une réflexion sur les causes, sur les origines de l’urgence. Je voudrais vous aider à comprendre ce qui fait qu’une tâche ou une action arrive affublée de qualificatif « urgent » dans nos environnements de travail.
La mauvaise organisation
La première cause est la mauvaise organisation. Que ce soit chez soi ou chez un collègues, une action attend d’être entreprise depuis plusieurs jours voire plusieurs semaines. Progressivement, son échéance se rapproche jusqu’au moment où il ne reste pas d’autre solution que de s’y mettre séance tenante en laissant tomber tous les autres travaux en cours.
Face à ce type d’urgence, il n’y a la plupart du temps pas d’autre solution que d’accomplir la tâche urgente pour le compte du collègue défaillant. Ceci dit, face à ceux que l’on peut qualifier de multirécidivistes de l’urgence, ceux qui ne sont capable de ne respecter aucun délai, une réaction plus ferme n’est pas toujours inutile.
La vraie urgence
La deuxième origine de l’urgence est liée à un incident, un accident, un pépin. La panne informatique, un incident lors de la livraison, la défaillance d’un fournisseur, etc. Face à cela, il n’est évidemment pas d’autre solution que de réagir au mieux et au plus vite pour limiter les conséquences.
L’urgence « facilité »
Mais en réalité, il semble assez peu probable que les causes d’urgences que nous venons d’évoquer représentent plus de 20 % des tâches « urgentes » que nous rencontrons au quotidien. La plupart des « urgences » trouvent leur origine dans ce que j’appelle « l’urgence facilité ». Facilité parce que pour celui ou celle qui transmet l’action à entreprendre, il est beaucoup plus facile de dire «c’est urgent » que de s’interroger sur la réalité du délai d’exécution. Il est beaucoup facile de tranmettre la pression liée au mot urgent que de négocier et de partage le délai réel de réalisation de la tâche demandée. D’ailleurs, pour renforcer le caractère d’urgence il ou elle s’agitera, prendra un ton de voix angoissé, un regard grave. Bref, beaucoup de « cinéma » pour éviter d’avoir à se poser la bonne question : pour quand ai-je besoin du travail que je suis en train de demander ?
C’est face à ce type d’urgence qu’avoir le réflexe de transformer « urgent » en « c’est pour quand » est particulièrement efficace.
« Y a pas mort d’homme ! »
Enfin, pensons toujours à la façon dont la médecine de catastrophe est organisée. Quand un hôpital de campagne est installé près du lieu d’une catastrophe, on place à l’arrivée des victimes un médecin trieur, en général le plus expérimenté. Sa mission est de répartir les blessés en trois groupes : ceux qui peuvent attendre et dont la vie n’est pas en danger, ceux dont on va s’occuper immédiatement pour les sauver et enfin ceux pour lesquels on ne peut plus rien. Dans ces situations dramatiques, il n’est pas rationnel de mobiliser des moyens dont la quantité est faible pour des victimes que l’on ne pourra pas sauver. Cela se ferait forcément au détriment de ceux qui ont une chance de survie !
Heureusement, dans notre quotidien, les choix que nous faisons n’ont pas d’enjeu vital. Raison de plus pour faire nos choix sans hésiter. « Y a pas mort d’homme » !
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